Sous le crayon, l’âme : autoportraits des étudiants
Dans le cadre de leur cursus à l’école MoPa, les étudiants de 2e année en cinéma d’animation 3D ont été invités à se confronter à un exercice aussi classique qu’exigeant : l’autoportrait.
Ils se sont regardés dans un miroir. Vraiment regardés. Non pas pour ajuster une mèche ou chasser une ombre sous les yeux, mais pour capturer l’essentiel : à travers un exercice imposé les étudiants de 2e année en cinéma d'animation 3D se sont prêtés au jeu de l’introspection visuelle.
Crédit : Elea LEDESMA
Crédit : Nina ICARD
Crédit : Matéo LALANNE
Travaillant sur papier raisin demi-teinte, à l’aide de pierre noire et de crayon blanc, les étudiants ont dû relever plusieurs défis techniques : rendre les volumes de façon réaliste, jouer avec les contrastes pour faire émerger la lumière et composer une image qui soit à la fois fidèle et expressive. Des outils simples, mais des enjeux, eux, délicats.
Au-delà de la simple reproduction de leurs traits, ils ont été amenés à penser la mise en scène de leur propre image. Certains ont opté pour une posture frontale et épurée, presque photographique, tandis que d'autres ont exploré des angles de vue audacieux, des cadrages serrés ou des expressions marquées, révélant une facette plus introspective ou théâtrale de leur personnalité.
Crédit : Clothilde BONILLA
Crédit : Aubin LACOUR
Crédit : Paul YVON
Entre réalisme minutieux et jeux de symboles, chaque autoportrait raconte une histoire : celle d’un regard sur soi, d’une tentative de se représenter à la fois tel que l’on est et tel que l’on se perçoit. Tous et toutes ont mis en scène bien plus qu’un reflet. Le réalisme se mêle ici à l’interprétation. Le noir sculpte les silences, le blanc éclaire les pensées. Il y a du théâtre dans ces portraits, mais aussi une grande pudeur. L’utilisation du papier demi-teinte, combinée à la dualité du blanc et du noir, renforce les contrastes et donne aux portraits une profondeur singulière, presque sculpturale.
Certains autoportraits ont été exposés au sein de l’école, offrant ainsi un moment de pause et de contemplation, où les visages des étudiants deviennent autant de fenêtres ouvertes sur leurs univers. Dans les couloirs, les œuvres accrochées nous observent à notre tour. Comme si, en dessinant leur propre image, les étudiants nous invitaient à faire de même : à nous interroger sur ce que nous montrons et sur ce que nous sommes.
Un autoportrait, finalement, ce n’est pas qu’un visage. C’est une énigme en demi-teinte. À travers cet exercice les étudiants se sont révélés avec délicatesse et talent : félicitations à eux !
Crédit autoportrait de l'aperçu : Clara ROUSSEAU
Crédit autoportrait bandeau : Pauline GARNY